1840

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Découvrez la Maison de 
Retraite des Artistes

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Demain

La Maison de Retraite des Artistes est une institution plus que centenaire.
Nous devons sa construction à une idée de l’acteur Constant Coquelin,
célèbre pour la création du rôle de Cyrano de Bergerac et devenu
Président de la Mutuelle Nationale des Artistes en 1899.

En 1902, il acquiert pour 115.000 francs une propriété dans la Vallée du Grand Morin. Située dans le hameau de Pont-aux-Dames, ce lieu avait accueilli jusqu’à la Révolution française une abbaye royale de l’ordre cistercien ayant servi de prison à la Comtesse Du Barry. C’est donc en Seine-et-Marne que naquit la première maison de retraite pour les vieux comédiens.

Pour sa construction, Coquelin s’entoure des grands noms de l’architecture du moment : René Binet à qui l’on doit la porte monumentale de l’Exposition de 1900, Louis-Edouard Fournier concepteur des fresques du Grand Palais et Henri Bellery Desfontaines, jeune artiste du mouvement Art Nouveau. L’ensemble des travaux s’élèvera à 300.000 francs.

←  Constant Coquelin, Photographie
Archives MNA Taylor

Afin de trouver les fonds nécessaires à la réalisation de son projet, Constant Coquelin va se lancer dans une quête aux financements. Dans un premier temps, il sollicite son ami Waldek Rousseau pour obtenir des fonds du Pari-Mutuel. Il organise ensuite une matinée de gala au Trocadéro. Matinée, à laquelle participent les grands artistes de l’époque (Réjane, Mounet-Sully …). N’oublions pas, Edmond Rostand qui écrit spécialement à son attention un poème « Le Verger de Coquelin ». Ce livret sera vendu à l’entracte de la matinée du Trocadéro puis lors des tournées de Coquelin en France et dans le monde. Enfin, il réussit à obtenir du baron Rothschild, un gain de 100.000 francs gagné lors d’une loterie au bénéfice de la Mutuelle des Artistes. Ce billet de loterie trône toujours en bonne place sur les murs de la maison.

Gravure et mosaïque  →
Couilly-Pont-aux-dames

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La première pierre est posée le 16 juillet 1903
et les premiers pensionnaires entrent dans
la maison le 1er avril 1905.

La maison en pierre meulière est orientée sud et se compose de 60 chambres. Toutes sont équipées sur un modèle identique : un lit, deux chaises, une table. Elles possèdent un éclairage et une sonnerie électrique ainsi qu’un cabinet de toilette. Enfin, pour égayer les lieux, Constant Coquelin demande à ce que chacune reçoive des rideaux jaunes à ses fenêtres afin disait-il « que le soleil soit toujours présent ». 

Pour les meubler, Coquelin fait une nouvelle fois appel à la générosité en lançant une souscription auprès du public et des professionnels du théâtre. Chaque mécène, en échange d’un don 10.000 francs, voit son nom inscrit sur la porte de l’une des chambres. Ainsi, peut-on encore lire sur celles-ci, parmi de rares noms anonymes, les noms plus célèbres de Caruso, Rachel, Victorien Sardou, de la Comédie Française ou de l’Opéra.

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Au quotidien, la maison vie en quasi-autarcie. Elle possède un château d’eau, un potager, un verger, une basse-cour et les dons divers des familles bourgeoises de la région telles que les Meniers ou les de Moustiers viennent augmenter les ressources. Pour compléter et financer les besoins de la maison, Coquelin décide la construction en 1905 d’un théâtre de verdure auquel sera adjoint en 1911 un théâtre d’hiver. Ces théâtres fonctionneront jusque dans les années 1950 avec 4 à 5 représentations par an. Le succès sera tel, que des trains spéciaux seront affrétés et le village de 600 âmes verra parfois sa population plus que doubler.
Le fondateur de la Maison décède subitement en ses murs le 27 janvier 1905 alors qu’il répéte le rôle de Chantecler écrit pour lui par Edmond Rostand. Ses obsèques sont nationales. Tous les théâtres parisiens tirent leurs rideaux et viennent avec l’ensemble du gouvernement rendre un dernier hommage au grand acteur et au grand homme de cœur que fut Coquelin. La chambre du comédien devient bientôt un lieu de pèlerinage puis un musée. Là, les objets de Coquelin, sont rejoints par ceux d’autres comédiens. Se crée le Musée des Artistes, unique en son genre qui retrace l’Histoire du théâtre, des comédiens et des artistes lyriques du 19ème siècle à nos jours. Musée auquel la Mutuelle Nationale des Artistes souhaite aujourd’hui donner une seconde vie et dont les pensionnaires peuvent admirer quelques pièces issues des collections dans les vitrines et les couloirs de la maison.

← Obsèques de Constant Coquelin, Photographies
Archives MNA Taylor

Au tournant des années 2000, la Maison de Retraite des Artistes s’est
modernisée, le bâtiment a été transformé en gardant l’esprit initial de la construction. Une nouvelle salle à manger à vue le jour avec un accès direct
sur le parc, les chambres ont été adaptées pour les personnes à mobilité
réduite et l’ensemble des espaces a été repensé.

Dans son discours d’intronisation à la présidence de la Mutuelle des artistes Constant Coquelin émettait le souhait suivant :

« Je veux les voir, mes vieux Comédiens à cheveux blancs, groupés ensemble dans leur asile fleuri comme les abeilles d’une ruche, avec cette différence que les abeilles travaillent et qu’eux ne feront plus rien. Je veux les voir sans une ombre de mélancolie dans leur belle maison ensoleillée, bavardant de leurs succès d’antan sous les verts rameaux de leur parc ombreux. »

 

Constant Coquelin

Mémoires, 1905

Il semble cent ans plus tard que son vœu
soit toujours exaucé…